mardi 31 décembre 2013

La lumière dans le dialogue

« Il n’y a pas de limites au dialogue interreligieux », clame Abderrahim El Heloui, président de la grande mosquée de Strasbourg en levant la main du père Étienne Uberall, chargé du dialogue interreligieux pour le diocèse de Strasbourg. « La limite c’est celle de l’homme, lorsqu’il est de plus en plus convaincu que sa tradition religieuse est le meilleur chemin pour aller à Dieu » poursuit le père Uberall, avant d’ajouter, « Nous franchirons ces limites quand nous serons face à face avec Dieu. » « C’est elliptique », enchaîne l’aumônier musulman, Mohammed Latahy, « tout ce qui monte se rejoint, tout ce qui fait référence à Dieu se rejoint à un moment. »
Comme la veille, lors de la rencontre avec le grand rabin, René Gutman, à la synagogue de la paix, sur le thème « Changer le monde en un mot », celui du « pardon », les jeunes européens qui participent à cette 36e rencontre européenne de Taizé ont suivi avec un immense intérêt à la grande synagogue de Strasbourg le carrefour sur « Dieu est lumière » et la découverte du dialogue interreligieux. Près de 1 500 jeunes étaient assis dans la grande salle de prière et aux balcons.

« En Alsace, le dialogue interreligieux s’impose comme une évidence »

Après la récitation des versets coraniques parlant de Marie et de Jésus, Abderrahim El Helou a rappelé que « nous sommes tous des enfants d’Abraham. En vous accueillant, nous sommes dans la tradition du prophète Mohamet qui a reçu les chrétiens », explique le président de la grande mosquée de Strasbourg, avant d’indiquer : « Nous sommes émerveillés de voir tous ces visages chercher Dieu. »
Pour le père Uberall « le dialogue interreligieux en Alsace s’impose comme une évidence. Le dialogue avec les musulmans existe depuis 50 ans, nous avons l’habitude de nous côtoyer entre chrétiens de différentes traditions, avec les juifs. Nous croyons dans le même Dieu ».
Des représentants du mouvement interreligieux de jeunes, Coexister, qui vient de créer un groupe à Strasbourg, ont témoigné de leur volonté d’approfondir leur foi tout en s’ouvrant à celle des autres. Sinon, « on risque de tomber dans l’intégrisme ».
Dans un monde « où croire en Dieu ne va pas de soi, on peut avoir tendance à se replier sur soi pour avoir une identité plus forte et voir parfois l’autre comme un danger pour notre propre tradition. La connaissance de l’autre, nous aidera à vaincre cette peur », assure le père Uberall, en présence d’Olivier Wang-Genh, président de l’Union bouddhiste de France. Abderrahim El Helou balaye toute peur, notamment celle liée à la conversion. « Le dialogue interreligieux permet d’approfondir votre religion. »

http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2013/12/31/la-lumiere-dans-le-dialogue

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