dimanche 15 décembre 2013

Une communauté pour la paix à Sainte-Mère-Église

Trois religieuses de congrégations et de nationalités différentes vivent ensemble à Sainte-Mère-Église (14). Atypique, la communauté de Notre-Dame de la paix œuvre pour promouvoir la réconciliation entre les peuples et la paix intérieure auprès de tous ceux qui visitent la région très marquée par la Seconde Guerre mondiale.
 
« Nous sommes, au cœur de Sainte-Mère-Église, premier village libéré par les Alliés le 6 juin 1944, une présence au service de l'éducation à la paix et à la réconciliation », indique sœur Theresita. Cette religieuse allemande de 57 ans, de la congrégation de sainte Marie-Madeleine Postel, a rejoint la France il y a deux ans. Elle vit, depuis le 11 mars 2012 en communauté avec sœur Anne-Françoise, 69 ans, religieuse de Notre-Dame du Mont Carmel, et Sœur Simone, 76 ans, religieuse de Sainte-Marie de Torfou, dans une maison située juste derrière l'église du village. « Mgr Stanislas Lalanne [alors évêque de Coutances et Avranches] a souhaité créer ici un pôle missionnaire et spirituel. Il a fondé la communauté de Notre-Dame de la paix en inter-congrégation et internationale. Réunir les nationalités ennemies et alliées d'hier est un symbole très fort. Quelle idée merveilleuse ! Mais nous recherchons toujours une sœur américaine », poursuit sœur Theresita.

La communauté prie chaque jour les vêpres à 17h, à l'église du village. Elle participe aussi à l'animation liturgique de la
paroisse. Pendant la période touristique, de Pâques à la Toussaint, les sœurs proposent des temps de réflexion. Tableaux et livres d'or, mis à la disposition des passants, se couvrent vite de mots qui évoquent la paix. Plus de 5000 dépliants avec quelques références bibliques en cinq langues, ainsi que des signets ont déjà été diffusés. Des coloriages de colombes de la paix sont proposés aux enfants. Ils peuvent aussi imaginer où la colombe va s'envoler et à qui elle va porter son message de paix. D'autres cartes prolongent la réflexion sur des modes ludiques. « Les gens écrivent beaucoup, nous trouvons des messages dans toutes les langues ! Notre proposition aide chacun à découvrir qu'il peut aussi cultiver la paix en lui-même », relève sœur Theresita. La communauté propose également des animations dédiées aux groupes scolaires ou mouvements de jeunes. Pour accueillir davantage de groupes, les religieuses projettent de réhabiliter la grange qui jouxte la maison communautaire. Un appel aux dons est lancé !
 

Les différences ne sont pas une menace

« Les habitants sont visiblement contents de nous avoir parmi eux. Nous sommes accueillies à bras ouverts », reprend sœur Theresita. Une surprise a été organisée pour fêter la première année de présence des sœurs. Un olivier leur a été offert. En retour, la communauté a décidé de célébrer la plantation du bel arbre : en octobre dernier, 250 personnes se sont rassemblées dans leur jardin ! « Pour moi, ce n'est pas toujours si simple d'être ici en tant qu'Allemande. J'essaie d'aider à guérir les blessures pour tisser des liens d'amitiés et fortifier la compréhension entre les peuples », confie sœur Theresita. Elle souligne : « L'Église nous invite à nous réconcilier avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres. Il nous faut apprendre à nous aimer nous-mêmes en vérité et savoir nous sommes aimés tels que nous sommes. À partir de là, nous pouvons accepter d'aimer les autres et découvrir que les différences ne sont pas une menace mais un enrichissement ! »
 

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