lundi 13 janvier 2014

Le fabuleux destin des homélies

Il a été un précurseur. Celui qui a fait basculer l'épiscopat dans le mode 2.0. C'était le 27 janvier 2011. Ce jour-là, Hervé Giraud, évêque de Soissons, lançait sur le réseau social Twitter sa première twitthomélies. « Depuis, j'en poste une chaque jour », lance-t-il non sans une certaine fierté.
Trois ans plus tard, son compte affiche plus de 2 350 tweets suivis par 5 074 abonnés. Fort de ce succès, l'évêque a décidé de rassembler ses 1 000 premières mini homélies dans un livre à paraître le 23 janvier prochain. « Beaucoup de monde me demandait s'il existait une version papier, explique-t-il. Ce bouquin permettra à tous ceux qui n'ont pas accès aux réseaux sociaux de découvrir mes twitthomélies. »
Car en trois ans, ces petits morceaux d'Évangiles accompagnés d'un commentaire ont fait le tour du monde. « J'ai des followers dans 40 pays différents. Le mot twitthomélie s'est énormément répandu notamment en Italie. C'est presque devenu un mot commun. »

Le pari était pourtant loin d'être gagné d'avance. Lorsqu'en 2011, il a commencé à habiter la toile beaucoup de ses homologues ont affiché un sourire crispé. « Ils pensaient que je ne durerais pas. Les choses ont changé lorsque les papes Benoît XVI et François ont ouvert leur compte Twitter. Beaucoup m'ont alors sollicité et je les ai aidés à s'inscrire. Certains se sont pris au jeu. » Aujourd'hui, une dizaine d'évêques est présente sur la toile.

Pour autant, Mgr Giraud n'a pas troqué son bâton épiscopal pour un costume de geek. « Il ne faut pas que ce soit trop chronophage. Je passe environ 30 minutes à méditer chaque soir sur ma nouvelle twitthomélie. C'est tout. » Pas question non plus pour l'évêque de changer sa ligne de conduite. « J'écris sur ce pour quoi je suis fait : commenter la parole de Dieu. Je ne fais pas de prosélytisme. Je veux juste partager mes réflexions. Les gens trouvent leur pain - pour ne pas dire leurs miettes - spirituel dans ces tweets. » C'est pourquoi Hervé Giraud les cisèle de façon à être toujours précis, voire parfois drôle. « C'est un format qui me convient car il n'est pas saturant. Je n'envahis pas le réseau. Ce qui compte, c'est de laisser la parole aux autres. »

http://www.courrier-picard.fr/region/le-fabuleux-destin-des-homelies-ia0b0n286762

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