lundi 10 février 2014

Il passe de la soutane au short de rugby

Il est véritablement le symbole d’une Église moderne qui vit avec son temps et sait s’ouvrir sur les autres. Arrivé à la paroisse de Châlons-centre en septembre 2011 en tant que diacre, Don Jean-Baptiste a été ordonné prêtre en juin 2012, après sept ans d’études théologiques au séminaire de Candé-sur-Beuvron, près de Blois.
En charge de la pastorale des jeunes, qu’ils soient collégiens ou lycéens, ce prêtre pas comme les autres, officiant sur cinq églises, vit à 100 à l’heure et ne joue pas la carte de la langue de bois. Cash Don Jean-Baptiste, à la scène comme à la ville, à l’église comme sur le terrain de rugby du Coc où il s’entraîne chaque jeudi avec l’équipe loisirs.
« Oui, je retire ma soutane comme d’autres leur costume ou leur bleu de travail. Et quand les rugbymen se retrouvent à poil sous la douche, nul ne se pose de question sur la religion, la politique, les classes sociales. » L’homme avant tout. Le respect d’autrui, l’indifférence aux différences. Ce natif de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) a besoin de se dépenser, faire du sport, sorte de bel équilibre entre la tête, le corps et l’esprit.
Don Jean-Baptiste donne un sacré coup de jeune à l’image du religieux dans notre diocèse. « J’ai toujours eu besoin de faire du sport, notamment de montagne. J’adore le ski et me suis mis au snow il y a quelques années », insiste celui qui se définit comme vif et nerveux. Des qualités indéniables au rugby où Don Jean-Baptiste se familiarise avec les techniques.

Un parcours atypique

La conversation au presbytère se poursuit toujours avec autant de détente, de sympathie et de bonne humeur quand la question du choix de la prêtrise arrive sur le tapis. Pas de bla-bla non plus quand il évoque son parcours personnel et spirituel. « Aucun ado n’a envie d’être prêtre. C’était mon cas. La surdimension sexuelle ou, plus exactement, l’abstinence taraude la société. » Le bac en poche, c’est vers un métier manuel que Don Jean-Baptiste se destinait. « J’aurais aimé devenir menuisier puis, en définitive, je suis allé en fac de droit, une première puis une deuxième année. » Et de poursuivre avec simplicité et naturel : « Là, j’ai merdé. » Côté cœur, l’étudiant tombe amoureux d’une fille, une belle histoire classique peut démarrer quand un gros doute s’est alors installé. « J’ai vraiment eu peur de l’engagement et le Bon Dieu est revenu toquer à ma porte. Là, j’ai trouvé cet amour plus grand et plus fort que tout autre attrait. »
Ainsi va la vie d’un jeune religieux tonique qui, chaque jeudi, finit sa messe ou ses rendez-vous en soutane avant de rejoindre le stade des Frères-Lauvaux pour changer de tenue et mettre short, t-shirt et baskets. Don Jean-Baptiste ne se prend pas la tête et se compare encore moins à Chabal.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/il-passe-de-la-soutane-au-short-de-rugby-ia0b0n297397

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